Village donné, en 646, par sainte Aldegonde, à l’abbaye de Maubeuge, qui y posséda des biens et des droits féodaux jusqu’en 1789.
En 1186, il formait une paroisse du décanat de Bavai. Il a toujours été compris dans la prévôté de cette ville.
Dans un exposé des griefs commis, en 1303, par les habitans de Valenciennes, depuis les trêves conclues entre les comtes de Flandre et de Hainaut, il est fait mention de Bauchard, roi des Ribauds, de Valenciennes, qui, avec beaucoup d’autres personnes, prit du blé que Pierre Donkesne avait préparé pour le comte ; de Werri Li Fivres et Jean Mote, de Bettrechies ; de Jean du Pont Noiron et Jean Diernouville, qui prirent du blé à Jean Zinghen, à Bettrechies.Les armes de Bettrechies sont celles de Ferry de Haynin, seigneur de Bettrechies, mort au siège d’Ostende, qui était le 4° enfant de Charles de Haynin (né en 1567) seigneur de Gussegnies et de Frémicourt et de Louise de Ruelin, dame d’Eth et de Florines, fille d’Antoine Ruellin, seigneur dudit lieu, et de Barbe de Waha, dame de Florines à Liège. La population de Bettrechies est de 304 habitans, dont 53 reçoivent des secours du bureau de bienfaisance.

La superficie totale de son territoire est de 334 hectares, ainsi divisés : 262 en terres labourables, 11 en près, 20 en terrains plantés, 6 en bois, 3 en jardins, 19 en houblonnières, 3 en contenance des propriétés bâties, 7 en routes, chemins, et 3 en rivières et ruisseaux.
La culture ordinaire de Bettrechies est le froment, le seigle, l’orge d’hiver, l’orge d’été, le houblon, l’avoine et les fèves. Sa culture principale est le froment et le houblon.
Il existe dans cette commune une platinerie et un four à chaux.

La fontaine de Bettrechies localisée sur la place du village, témoigne d’une époque ou l’eau courante à domicile n’existait pas… Celle-ci a été construite entre 1831 et 1913, comme en témoigne les cadastres anciens.

Comme tous édifices ayant perdus leur fonction première (on ne puise plus l’eau à la fontaine depuis bien longtemps) la fontaine avait souffert du temps, du manque d’entretien régulier et des réparations inadaptées au mortier de ciment.


Encadrés par un formateur en maçonnerie traditionnelle et un architecte du patrimoine, les travaux ont été réalisés dans le cadre d’un chantier de formation aux techniques d’entretien et de restauration du bâti ancien, par 4 agents techniques venant des communes Bavay, Bettrechies, Dimechaux et Orsinval.

A raison de 2 jours par semaine entre le 15 septembre et le 3 novembre 2011, les “stagiaires” ont appris la maçonnerie brique et le pavage à la chaux naturelle. Le travail réalisé est conséquent : reconstruction du mur de soutènement en brique à 80%, remise en état des 2 bassins en eau, reprise des marches d’accès et restitution du pavage disparu. Les ouvriers ont travaillé à la chaux naturelle, particulièrement adaptée aux milieux humides et aux matériaux anciens. Ils ont également adopté une logique écologique et économique : l’utilisation de matériaux d’occasion, qui assurent, en plus, une patine naturelle à la fontaine.

Les joints ont retrouvé leur couleur jaune sable, observée sur les constructions rurales des alentours du XIXe siècle ayant gardées leurs joints chaux d’origine. Les agents ont également participés à un stage “pavage” au Centre de Formation des Métiers du Patrimoine à Amay en Belgique et ont pu échanger avec des agents belges confrontés aux mêmes questions en matière de restauration.

Bettrechies s’est lancé au XIXe siècle, comme ses voisins Bellignies, Hon-Hergies et Gussignies, dans l’exploitation du marbre et de la pierre bleue. Dans cette région, le sous-sol regorge de marbre de différentes natures : “noir moucheté”; “noir amande” ; “noir boule de neige” ou ” Saint-Anne, marbre gris vert foncé”. Si aujourd’hui, toute activité a pratiquement disparu, le patrimoine architectural témoigne de l’utilisation de la pierre pendant plus d’un siècle. A commencer par l’imposante carrière à ciel ouvert. Il y avait trois façons d’extraire la pierre, soit par attaque à flanc de coteau ; soit en creusant à ciel ouvert ou par galeries souterraines. Exportés, ces matériaux servaient aussi dans la construction des édifices locaux, une façon pour les villageois travaillant dans les carrières de montrer leur savoir-faire. Ainsi dans l’église Saint-Martin, l’escalier hélicoïdal menant aux cloches possède de belles marches en pierre. Les chasse-roues, les abreuvoirs et même les piquets de clôture sont réalisés en pierre. La plupart des habitations de Bettrechies emploient la pierre qui se marie admirablement avec la brique. La pierre servait également au mobilier intérieur : au gré des fortunes des propriétaires se construisaient des éviers en pierre, des salles de bain en marbre, des revêtements de sol en dalles de pierre bleue ou de marbre noir, des cheminées, des pendules… Enfin, dans les fermes, la pierre bleue, imperméable, permettait de réaliser des auges, des abreuvoirs, des caniveaux et même des box de chevaux.

Sources : https://villesetvillagesdelavesnois.org/