DES BERTRICIENS MORTS POUR LA FRANCE
La première guerre mondiale a été particulièrement meurtrière. Un million quatre cent mille soldats français sont tués. C’est le sort de huit Bertriciens qui ne reverront plus leur village et son clocher de Saint- Martin. « Morts pour la France », ils figurent sur le Monument aux Morts de Bettrechies.
Charles Ferdinand DECROUE
Charles Ferdinand DECROUE est né à Bettrechies le 7 juillet 1887 dans une famille de cultivateurs-propriétaires. Il effectue son service militaire au 110éme régiment d’infanterie de novembre 1902 à septembre 1905. Revenu à la vie civile, il exerce le métier de cultivateur. Il épouse le 12 juillet 1913, à Sebourg, Jeanne Marguerite DESCAMPS, âgée de 29 ans. Il répond en août 1914 à l’ordre de mobilisation générale. Il est tué le 15 février dans le secteur de la tranchée de Beauséjour (Marne). Il est titulaire de la Croix de Guerre avec étoile de bronze. A titre posthume, il reçoit la Médaille Militaire avec la citation « soldat ayant fait bravement son devoir en toute circonstance » .Il est enterré à Bettrechies .
Son épouse est décédée à Sebourg le 20 novembre 1969.
Henri Jean Baptiste DELAURIER
Henri DELAURIER est né à Bellignies le 8 novembre 1891. Au moment de son recensement au titre de la classe 1911, il réside à Bettrechies et exerce la profession de marbrier. Incorporé au 162éme régiment d’infanterie en 1912, il est maintenu sous les drapeaux le 2 août 1914, date de la mobilisation générale. En juillet 1916 il est au combat en Meurthe et Moselle à Veho. Il disparaît et il est présumé décédé . La date de sa mort est fixée au 10 juillet 1916 par le tribunal d’Avesnes sur Helpe. Il figure au monument aux morts de Bettrechies, mais il est également inscrit sur celui de Bellignies. ( Son cousin Ernest DELAURIER , né également à Bellignies le 8 novembre 1891 ,a été tué le 23 août 1914 à Rouvroy-Olhain.
Marcel Auguste DELSART
Marcel DELSART nait à Bettrechies le 28 janvier 1894 dans une famille de cultivateurs. Son père Casimir et sa mère Zélina DEMAREZ sont à la tête d’une petite exploitation. Lui-même, au recensement de la classe 1914 est journalier agricole, travaillant à la ferme paternelle. Il est incorporé au 19éme Bataillon de Chasseurs à pied et rejoint le corps le 23 août 1914 à Verdun. Il est tué le 3 janvier 1916 à la ferme NAVARIN près de Souain dans la Marne. Il est cité à l’ordre du bataillon« Chasseur courageux et endurant, a toujours montré à ses camarades le plus bel exemple » .
Augustin HIROUX
Augustin HIROUX naît le 23 mai 1886 à Gommegnies au lieudit « le Bois de Gommegnies ». En 1906, il habite à Bettrechies chez ses parents Victor et Floria (les arrières grands parents de notre agent territorial Jacky), au 10 de la rue Crocq-Ane, avec ses frères et sœurs. Convoqué devant le Conseil de révision, il est ajourné par deux fois au titre de soutien de famille. Il est néanmoins incorporé au 84éme Régiment d’Infanterie le 8 octobre 1908 et deuxième classe, il sert dans cette unité jusqu’au 25 septembre 1910. Augustin, à la déclaration de la guerre est âgé de 28 ans. Comme son père, il est t journalier à l’usine de Gussignies. Répondant à l’ordre de mobilisation générale du 1er août 1914, il rejoint son régiment le 4 août 1914. Il est âgé de 28 ans. Il passe le 12 mars 1915 au 127eme Régiment d’Infanterie. Avec son régiment, Augustin se trouve engagé dans la première bataille de la Somme. Le 20 septembre 1916, à Etinehem (Somme), à la Cote 80, il est gravement blessé par un éclat d’obus à la cuisse droite. Transféré à l’ambulance 5/1 (hôpital temporaire), Il a peut-être été opéré par le chirurgien (et écrivain) Georges Duhamel qui à ce moment se trouve en ces lieux. Il décède le lendemain dans cet endroit dont Duhamel disait : « La Cote 80 ! Vous y verrez plus de blessés que vous n’avez de cheveux sur la tête et couler plus de sang qu’il n’y a d’eau dans le cana.l Tout ce qui tombe rapplique ici. »Augustin a 30 ans. Il repose dans la Nécropole Nationale Cote 80 de ce village (Tombe 797) avec 1004 autres soldats dont de nombreux soldats anglais australiens et néo-zélandais.
Ferdinand HIROUX
Ferdinand HIROUX, le second enfant de la famille HIROUX naît le 20 avril 1889 à Villereau. En 1914 il travaille à la ferme des CAPPLIEZ (ancêtres des différentes familles GUMEZ de Bettrechies). Il fait son service militaire d’octobre 1910 à septembre 1912. Mobilisé en août 1914 comme son aîné, c’est lui qui disparait le premier. En effet, soldat du 91eme Régiment d’Infanterie, il est tué sur le champ de bataille de Blesmes (Marne) le 16 août 1914, lors de la première bataille de la Marne. Il a 25 ans.
Georges Antoine LELEUP
Il est le fils d’Antoine LELEUP et d’ Amélie PORTIER et il est né à Bettrechies le 10 mai 1882. Comme son père, il exerce le métier de marbrier. Ajourné en 1902 et 1904, il est classé dans le service auxiliaire. En avril 1906, il épouse à Bellignies Joséphine NISOL. A la déclaration de guerre, il est incorporé au 127éme Régiment d’Infanterie lequel est depuis le 21 février 1916 engagé dans la terrible bataille de Verdun. Grièvement blessé, il décède dans l’ambulance 9 (hôpital temporaire) de Verdun. Il est inhumé au Cimetière militaire français de Glorieux sous Verdun au milieu de 4244 soldats français.
Zénobe MARTIN
Il naît à Bettrechies le 13 septembre 1885 de l’union de Pierre Philippe MARTIN et Elisa HECQUET. Journalier, il relève de la classe 1905 et du 7 octobre 1906 au 23 septembre 1908 il effectue son service militaire au 84éme Régiment d’Infanterie. Comme beaucoup, il est rappelé sous les drapeaux. En octobre 1914, son bataillon, le 306éme RI, se trouve sur une des rives de l’Aisne. De l’autre partent les attaques allemandes. Au milieu : un village Vailly sur Aisne, vidé de ses habitants et réduit à l’état de ruines.
Les combats sont terribles : rue à rue, corps à corps. Zénobe MARTIN disparaît le 3 octobre. Son corps ne sera pas retrouvé.
Gustave MIGEON
Né à Hon Hergies le 3 octobre 1885, il est le fils de Dieudonné MIGEON et d’ Aimée HOSTELART. Au recensement militaire de 1905, il est journalier et réside à Bettrechies. Il fait son temps d’octobre 1906 à septembre 1908. En août 1914, il est rappelé à l’activité et retrouve le 4éme Régiment de Marche de Zouaves (4e RMZ) lequel va se trouver engagé dans la bataille des Flandres pour la défense d’Ypres. Les combats se déroulent dans une mer de boue. Gustave disparait le 8 novembre 1914 dans un accrochage avec les Allemands à Veldhoeck ( Province de Flandres occidentale en Belgique). On ne retrouvera rien de lui.
A tous ces braves il faut ajouter les trois victimes civiles : Léon FIEVET, Eugénie HOURDOUX et Charles LEFEBVRE. En novembre 1918, de sévères combats ont lieu autour de Bettrechies. De nombreux militaires sont tués : soldats français et soldats britanniques. Ces derniers reposent au cimetière de Bettrechies. Mais sont victimes également des civils. Blessé, Charles LEFEBVRE, économe des hospices et domicilié à Bapaume, décède le 6 de ce mois de novembre, place de l’Eglise. Eugénie HOURDOUX succombe à ses blessures le 7 novembre à son domicile rue d’Angreau (actuelle rue d’En Bas). Quant à Léon FIEVET, originaire de Saint Waast, il meurt à son domicile au lieudit « la Cense aux coulons » le 9 novembre. Quelques jours après l’armistice est signé……….
Daniel DELFOSSE
Sources :
Archives départementales du Nord
Archives départementales de l’Aisne
Mémoire des hommes (Site du ministère de la Défense)